ker signa de semblables billets en qualité de président du gouvernement provisoire de la république de Nicaragua. Le meilleur exemple de ce genre de numéraire nous est certainement fourni par les billets du Trésor des États confédérés révoltés, billets dont les premiers émis devaient être payables six mois après la ratification d’un traité de paix avec les États-Unis, et les derniers deux ans après la conclusion de ce traité.
Nous arrivons enfin au papier-monnaie proprement dit, émis par un gouvernement dont la volonté lui donne cours forcé. Ces billets non convertibles ont toujours été jetés dans la circulation comme convertibles ou à la place de titres convertibles, et leur valeur est toujours exprimée en unités de monnaie. Ainsi les mandats français de 100 francs portaient cette inscription équivoque « Bon pour cent franc». » Les misérables chiffons de papier qui circulent à Buenos-Ayres sont marqués ainsi « Un peso, moneda corriente, » en souvenir du temps où le peso était une belle pièce de bon poids. Lorsqu’on a reconnu que ces promesses de paiement en espèces sont illusoires, les billets circulent encore, en partie par l’effet de l’habitude, en partie parce qu’on a besoin d’un numéraire quelconque, et qu’on est dépourvu d’espèces, ou bien qu’on conserve les espèces, si l’on en possède, pour en tirer un bénéfice ou s’en servir au besoin. Beaucoup d’exemples prouvent cependant qu’un papier-monnaie non convertible, si la quantité en est soigneusement limitée, peut garder toute sa valeur. C’est ce qui arriva pour les billets de la Banque d’Angleterre pendant plusieurs années, lorsque les paiements en espèces eurent été suspendus en 1797 ; c’est ce qui arrive encore actuellement pour les billets de la Banque de France.
Les principales objections qu’on peut adresser à la circulation d’un papier non convertible sont au nombre de deux.
1o Les grandes tentations qu’il offre pour une émission exagérée qui serait suivie d’une dépréciation.