diaient à ce manque de pièces de cuivre en émettant des jetons. Dans les premiers siècles ces pièces étaient composées de plomb, d’une sorte de laiton, et parfois même, dit-on, de cuir. Dans le siècle dernier, elles furent encore émises en grandes quantités, surtout celles de cuivre, et souvent elles portaient une inscription indiquant en termes formels qu’elles constituaient une promesse de paiement. Ainsi une pièce d’une belle exécution, émise à Southampton en 1791, porte cette inscription, Halfpenny Promissory, payable at the office of W. Taylor, R. V. Moody and C°. Un jeton frappé en 1813, exprime la promesse en termes différents, comme il suit : One Penny Tokon, One Pound Note for 240 Tokens. Ces bons monnayés émis à différentes époques sont extrêmement variés, et leur étude forme une branche importante de la science numismatique, ainsi qu’on le verra dans l’ouvrage d’Akerman, London Tradesmen’s Tokens. Tout récemment encore, la petite monnaie étant rare dans la Nouvelle-Galles du Sud, quelques commerçants émirent des jetons de cuivre ou de bronze qui circulèrent jusqu’en 1870, époque où l’usage en fut interdit.
Les anciens connaissaient fort bien la différence entre la monnaie à valeur normale et la monnaie de jetons. La monnaie de fer des Lacédémoniens était probablement une monnaie légale à valeur pleine, car on la représente comme très-lourde et volumineuse, quoiqu’elle eût peu de valeur. La monnaie de fer des Byzantins, au contraire, était une monnaie représentative composée de jetons. Dans la section suivante nous verrons que des pièces à peu près de même nature que les billets de banque furent employées aussi par plusieurs nations dans l’antiquité.
Si les peuples anciens ne connaissaient pas l’usage du papier monnaie, c’est simplement parce qu’ils n’avaient pas de papier. Mais on se tromperait si l’on pensait qu’ils n’employaient pas la monnaie représentative exactement d’après les mêmes principes qui nous font employer les billets de banque. On connaissait depuis longtemps quelques particula-