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CHAPITRE XVI

la monnaie représentative

Quoique nous ne distinguions plus à présent que la monnaie métallique et le papier-monnaie, parce que dans ces derniers temps le papier a été adopté partout comme matière de la monnaie représentative, il ne faut pas oublier cependant que différentes autres substances ont été employées pour le même usage. Nous pouvons passer en revue les pas successifs que l’on a faits, depuis les monnaies parfaitement régulières, dont la valeur métallique égale la valeur nominale, jusqu’aux feuilles de papier sans valeur qui représentant cependant des milliers ou même des millions de livres sterling.

La monnaie conventionnelle, que nous avons étudiée dans le chapitre VIII, est, jusqu’à un certain point, une monnaie représentative, puisqu’elle tire sa valeur moins du métal qu’elle contient que des pièces à valeur pleine contre lesquelles elle peut être échangée. Il n’est pas nécessaire qu’une promesse soit toujours exprimée à l’aide de l’encre et du papier ; elle peut être rappelée, d’une manière plus durable encore, par une empreinte marquée sur un morceau de métal. Aussi, comme les rois d’Angleterre, jusqu’au temps d’Élisabeth, refusaient de monnayer un métal aussi peu précieux que le cuivre, sans doute dans la crainte de déprécier par là leurs monnaies, les commerçants remé-