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venable, — de cinquante pièces par exemple, — étant compté dans un des plateaux, on peut lui faire équilibre dans l’autre plateau, à l’aide d’un nombre égal, qu’on n’a pas besoin de compter. Les deux lots égaux sont alors réunis, et on leur fait équilibre à l’aide d’une autre centaine ; ces deux sommes se réunissent encore pour faire deux cents pièces. Nous pouvons répéter cette duplication, si la balance suffit à porter ce poids ; puis ensuite, employant un lot de monnaies en guise de poids fixe, nous pouvons compter successivement plusieurs lots égaux à celui-là en poids comme en nombre.

Quand on ne peut se servir ni de la balance ni du plateau compteur, on peut compter les pièces par petites piles de dix, de quinze ou de vingt. Si l’on met ces piles les une à côté des autres sur une surface unie, il est facile de découvrir toute inégalité de hauteur, soit simplement à l’œil, soit en posant une règle droite sur le sommet des piles. S’il y a eu une erreur dans le compte, ce moyen la fait ordinairement reconnaître.

ce que coûte la monnaie métallique

On peut faire des calculs assez intéressants sur les dépenses que l’usage d’une monnaie métallique occasionne d’une manière ou de l’autre au public. Pour parler d’abord des monnaies auxiliaires d’argent et de bronze, le gouvernement tire profit de leur fabrication, en raison du poids réduit auquel elles sont émises comme monnaies à valeur conventionnelle. D’ordinaire la Monnaie peut acheter l’argent au titre légal à 5 shellings l’once. Il est versé dans la circulation avec la valeur de 5 sh. 6 pence l’once, de sorte que le gouvernement touche un droit de neuf pour cent au moins sur la valeur nominale des pièces émises. Dans les dix dernières années la Monnaie anglaise a frappé annuellement en moyenne 546,580 livres, sur lesquelles le bénéfice serait d’environ 49,200 livres par an. D’un autre côté la Monnaie doit racheter les vieilles pièces d’argent à leur valeur nominale ; et en refondant cette monnaie elle subit une perte qui dans ces mêmes dix années (1854-1873), a été en moyenne de 16,700 livres : il restait donc en somme chaque année un