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CHAPITRE II

l’échange

La monnaie est la mesure qui sert à fixer la valeur des choses, elle est l’intermédiaire de l’échange ; cependant je ne crois nullement nécessaire d’entrer dans une longue discussion sur la nature de la valeur et les avantages de l’échange. L’échange des denrées, personne ne pourra refuser de le reconnaître, repose sur ce principe évident, que chacun de nos besoins, pris séparément, n’exige, pour se satisfaire, qu’une quantité limitée de certains objets. Ainsi, à mesure qu’un de nos besoins est pleinement satisfait, nous en venons, suivant la remarque si juste de Senior, à souhaiter la variété, c’est-à-dire à désirer la satisfaction de quelque autre besoin. L’homme à qui l’on fournit chaque jour trois livres de pain n’en désirera pas davantage ; mais il éprouvera un vif désir d’avoir du bœuf, du thé, de l’alcool. S’il vient à rencontrer une personne qui a beaucoup de bœuf et manque de pain, tous deux donneront ce qu’ils désirent moins pour ce qu’ils désirent davantage. L’échange a été défini le troc du superflu contre le nécessaire, et cette définition deviendra correcte si nous la modifions ainsi : L’échange est le troc de ce qui est relativement superflu contre ce qui est relativement nécessaire.

Assurément on ne saurait fixer avec exactitude combien il faut à chaque personne de pain, de bœuf, ou de thé, com-