adressées par une foule de personnes au nombre desquelles se trouvent, on peut le dire, tous les banquiers du Royaume Uni. Ils peuvent convertir une partie de leurs lingots en espèces, sans aucune dépense et sans perte d’intérêt, toutes les fois qu’ils voient diminuer leur réserve monnayée. Ils tâtent en quelque sorte, le pouls monétaire de la nation, et ils ont à leur disposition tous les moyens de garder, d’essayer, ou de peser exactement le métal. Les personnes même qui ont besoin de conserver des quantités d’or considérables emploient souvent la Banque pour le peser, l’empaqueter et le garder, et la Banque est toujours disposée à leur rendre ces services moyennant des droits fixes qui sont peu élevés. Il est donc très-naturel et avantageux que la Banque soit considérée comme un agent de la Monnaie. Quoique la Banque tire de ses services un certain profit, à peine peut-on dire que ce soit aux dépens du public ; ce bénéfice vient plutôt de l’économie avec laquelle tout le travail est effectué. Ce ne serait pas à coup sûr un perfectionnement pour le système monétaire d’un pays, si toute personne qui possède quelques onces d’or courait les porter à la Monnaie, mettait au compte de l’État les frais de fonte et d’essayage de ces lingots insignifiants, et compliquait ainsi les comptes et les transactions de la Monnaie.
Des craintes absurdes se sont produites en Angleterre au sujet de la rareté des monnaies d’argent ; d’autre part, on a supposé que les particuliers avaient le droit de faire frapper de cette monnaie ; c’est pourquoi il sera bon d’expliquer avec exactitude comment la fabrication de la monnaie d’argent est réglementée par la loi et s’effectue dans la pratique. Il n’y a aucune loi qui donne à un particulier, à une compagnie, à un établissement quelconque le droit de porter de l’argent à la monnaie et de demander des espèces en échange. Ainsi il appartient au Trésor et à la Monnaie d’émettre autant de monnaie d’argent de toute nature que les besoins du service public leur paraissent en demander. Ces dispositions de la loi sont parfaitement justes : en effet,