faire brûler chaque année en actions de grâces un cierge devant le Saint-Sacrement, le jour de la Présentation de Marie au Temple.[1]
« Les personnes que Dieu choisit pour établir des instituts dans l’Église, » dit M. Bourdoise, « il les dispose par des voies qui n’ont rien d’humain, c’est-à-dire qu’il les fait passer par les croix et les humiliations, les persécutions accompagnées de patience, de fidélité, de courage, de persévérance, tenant sur eux une conduite peu commune. »
À peine les futures filles de la Charité étaient-elles rassurées sur la santé de leur fondateur qu’une nouvelle et non moins poignante épreuve vint mettre le comble à leurs angoisses. Le feu prit, au milieu de la nuit, dans la saison la plus rigoureuse, le 31 janvier 1745, à la maison qu’elles occupaient alors. Les flammes se propagèrent si rapidement que Mme d’Youville eut à peine le temps de se sauver, à demi vêtue, avec ses pauvres et ses compagnes.
« Une pauvre insensée, qui rentra pour chercher ses sabots, » dit M. Faillon, « fut la triste victime de ce lamentable événement ! »[2]
C’était vraiment un spectacle digne d’émouvoir les cœurs les plus insensibles que la vue de cette noble femme, oubliant qu’elle était pieds nus sur la