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madame d’youville

cuper d’eux ; elle priait en silence et attendait, tout en faisant part à M. Normant de ses désirs et de ses aspirations. Celui-ci accueillit ses projets avec joie. Sur son conseil, elle reçut quelques vieillards et quelques infirmes dans la maison qu’elle habitait. Bientôt elle s’aperçut qu’il lui fallait de l’aide et que seule elle ne pourrait pas suffire à soigner la nouvelle famille qu’elle avait adoptée. Mais où trouver cette aide ? À qui s’adresser ?

Tout près de chez Mme d’Youville vivait une jeune fille avec qui la pieuse veuve s’était liée d’amitié et que la Providence devait lui donner comme coopératrice de sa fondation.

Louise Thaumur La Source était la fille d’un médecin de Ville-Marie et l’amie intime de Mme d’Youville. Entre ces deux âmes une douce affection s’était établie et la fondatrice, qui n’avait rien de caché pour son amie, lui fit part de ses désirs et de ses espérances. Ce projet de Mme d’Youville trouva dans le cœur de Mlle La Source un écho sympathique ; mais comme elle comprenait toute l’importance d’une pareille entreprise, elle hésita beaucoup avant de s’engager vis-à-vis de Mme d’Youville. Elle pria, consulta et fit même une neuvaine avec elle sur la tombe de M. de Lescoat, qu’elle vénérait comme un saint. Après toutes ces hésitations et ces prières, Mlle La Source donna enfin son consentement. Elle s’associèrent ensuite deux autres jeunes filles de familles honorables et d’une vertu irréprochable,