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madame d’youville

CHAPITRE VI


Mme D’YOUVILLE SE DÉVOUE DE PLUS EN PLUS AUX BONNES ŒUVRES. — ELLE VISITE LES PAUVRES ET LES PRISONNIERS. — ELLE S’ASSOCIE TROIS COMPAGNES ET JETTE LES FONDEMENTS DE SON INSTITUT.


Avant même la mort de son mari, Mme d’Youville avait déjà été obligée de gagner sa vie et celle de ses enfants, car M. d’Youville, au lieu d’employer son revenu au soutien de sa famille, l’avait, comme nous l’avons vu, dépensé dans une vie d’oisiveté et de plaisirs. Avec son grand sens du devoir, la courageuse mère avait voulu remplacer le père de famille si peu soucieux du bien-être des siens ; dans ce but, elle avait établi un petit commerce qui lui fournissait les ressources nécessaires à la vie quotidienne et même le moyen de faire quelques aumônes.

Elle aimait à s’occuper activement des pauvres, pour qui elle éprouvait déjà une tendresse profonde. Elle les visitait ; elle leur portait des consolations, en même temps que des secours ; sa charité la conduisait même jusqu’auprès des prisonniers, et on la vit tendre la main de porte en porte pour faire enterrer les criminels.