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madame d’youville

Et, certes, ce n’est pas là la partie la moins importante de cette bonne œuvre. La question de la domesticité n’est-elle pas aujourd’hui un des plus graves problèmes de notre société ? Et bien que des circonstances nouvelles viennent lui donner chaque jour plus d’importance et d’acuité, bien peu de personnes semblent se préoccuper d’un mal dont cependant tout le monde souffre et se plaint.

L’éducation devenue si facile dans les villes et dans les campagnes, l’admission des sœurs auxiliaires dans les différentes communautés, même dans celles qui se dévouent aux œuvres de charité, privent les jeunes ménages des secours qui jusqu’ici n’avaient pas manqué. Au lieu de ces braves et honnêtes filles de cultivateurs qui offraient les meilleures garanties de moralité et de bonne volonté et qui étaient des aides si précieuses dans une maison, la jeune femme, hélas ! ne rencontre souvent dans les bureaux de placement, qu’elle aborde avec terreur, que des personnes très peu préparées à des fonctions aussi délicates et importantes que celles du soin des enfants.

Relever le niveau moral de la femme de service, en lui faisant comprendre quels immenses secours elle peut procurer à la famille et à la religion dans son humble condition ; aider la société, en enseignant aux domestiques les divers travaux qui les rendront capables de faire leur devoir d’une manière intelligente et pratique, voilà ce que la Sœur de Charité pourrait réaliser, si un peu d’aide ou de secours du public lui permettait d’ouvrir une école ménagère.