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dant trente-cinq ans il devait exercer son apostolat et donner libre cours à son zèle.

Nommé aumônier des Sœurs Grises en 1854, il consacra à ce ministère, qui convenait si bien à ses goûts, douze années de sa vie et toutes les ressources de son grand cœur.

Deux ans après avoir accepté la direction des Sœurs Grises, M. Rousselot, comme nous l’avons vu dans la fondation de l’Hospice Saint-Joseph, se joignait à M. Berthelet pour établir cette admirable œuvre de la crèche, la première du genre au Canada.

Le grand succès de cette salle d’asile Saint-Joseph engagea M. Rousselot à doter le faubourg Saint-Laurent d’un établissement analogue. Il acheta un vaste terrain sur la rue Sainte-Catherine et y installa sa nouvelle salle d’asile, le 14 mai 1860. Chacun sait ce qu’il faut de ressources pour faire réussir de semblables entreprises ; sa fortune personnelle y passa tout d’abord, puis il recourut à la générosité de sa famille, et presque chacune de ses lettres à des parents ou amis de France contenait une demande de secours pour ses œuvres.

M. Rousselot n’en resta pas là. Il caressait un autre projet et voulait doter son pays d’adoption d’un hospice pour les aveugles sur le plan de celui des Quinze-Vingts de Paris. Jusque-là ces pauvres infortunés, privés de la lumière, avaient également été privés, au Canada, du grand bienfait de l’éducation. Grâce à la grande charité de M. Rousselot,