le faubourg Saint-Laurent. Mais, nous le verrons bientôt, la pensée du fondateur, cette fois, allait encore plus loin, et la nouvelle maison devait bientôt donner non seulement un asile, mais encore l’éducation à cette classe d’infortunés pour qui la vie semble si triste et si lourde, les aveugles. Cette maison devait porter le nom de Nazareth et être confiée, comme la première, aux soins des Sœurs Grises.
On nous saura gré, nous n’en doutons pas, de donner ici quelques notes biographiques sur le saint prêtre qui a laissé dans notre ville tant de monuments de son zèle et de sa charité.
C’est le 27 mai 1854 qu’arrivait à Montréal ce jeune prêtre, l’un des plus dévoués que la société de Saint-Sulpice ait envoyés au Canada, M. l’abbé Victor Rousselot. Il appartenait par sa naissance à cette féconde terre de Vendée qui a fourni tant de dévouements à l’Église et à la patrie.
Victor-Benjamin Rousselot, dixième fils d’une famille très chrétienne qui s’honore à juste titre de compter parmi ses ancêtres des martyrs et des héros, naquit à Cholet, petite ville du diocèse d’Angers, en 1823. Son père avait pris part à la lutte héroïque de la Vendée ; son aïeul avait péri à Angers, victime, comme tant d’autres, de la Révolution, et son grand-père était tombé en combattant sous les ordres de cet immortel Bonchamp qui, blessé à Saint-Florent-le-Vieil, obtenait de ses compagnons d’armes, avant de rendre le dernier soupir, la grâce de 5000