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madame d’youville

Le nouvel hospice fut bientôt insuffisant et M. Berthelet dut bâtir de nouveau. Mme Berthelet, née Marie-Angélique-Amélie Chaboillez, était morte le 20 avril 1850, laissant par testament une somme de quatre mille piastres pour la fondation d’un hospice et exprimant le désir que cet établissement fût confié aux Sœurs Grises.

M. Berthelet, pour se conformer au testament de sa femme et aidé par sa sœur, Mlle Thérèse, digne et sainte fille qui consacra sa grande fortune aux bonnes œuvres, commença à bâtir la maison actuelle, de cent pieds de front par cinquante de profondeur, en pierre et à trois étages. À peine était-elle couverte qu’un terrible incendie réduisait en cendres onze cents maisons du faubourg Québec, laissant sans abri plusieurs milliers de familles. M. Villeneuve, du Séminaire, demanda alors à Mlle Laferté d’entrer immédiatement dans la nouvelle bâtisse de M. Berthelet et de lui abandonner la vieille maison pour y loger des incendiés. Elle y consentit et s’y transporta avec ses pauvres, au nombre de cent dix, trente vieilles femmes et quatre-vingts orphelins.

Un établissement de ce genre ne pouvait subsister sans compter beaucoup sur la charité publique. M. Arraud, prêtre de Saint-Sulpice, était alors chargé de la distribution des aumônes du Séminaire aux pauvres de la ville ; mais les nombreux besoins qu’il avait à satisfaire ne lui permettaient pas de donner à cet hospice une part suffisante pour en assurer le fonc-