En 1841, M. Olivier Berthelet, citoyen riche et charitable, dont le nom est associé à un grand nombre de bonnes œuvres à Montréal, avait été touché de la grande misère des pauvres du quartier Saint-Joseph. Il prit la résolution de recueillir les femmes et les veuves sans ressources, et dans ce but il fit bâtir une maison en bois au coin des rues du Cimetière et Bonaventure, près de la gare actuelle de la compagnie de chemin de fer du Grand Tronc.
M. Berthelet désirant mettre cette maison sous la direction d’une personne capable, M. Granjon, prêtre du Séminaire de Saint-Sulpice, qui était chargé de visiter le faubourg Saint-Joseph, lui conseilla de s’adresser à Mlle Laferté et, le 26 décembre 1841, celle-ci fut installée dans ses fonctions et commença à recevoir les femmes pauvres et les enfants. Mais bientôt, des querelles s’étant élevées entre ces diverses familles, Mlle Laferté fut obligée de les congédier et on décida de ne garder que des infirmes, des femmes âgées et des orphelins. Le nombre de ceux-ci s’accrut bientôt à tel point que Mlle Laferté demanda quelques compagnes pour l’aider dans son œuvre.
En 1844, M. Gotefray, qui avait été nommé aumônier du nouvel hospice, obtint de Mgr l’évêque de Montréal le privilège d’y garder le Saint-Sacrement et Mgr Prince vint y dire la première messe, à laquelle assistèrent le bienfaiteur de la maison et toute sa famille.