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madame d’youville

remonte à l’an 1400. Il appartenait alors à Jean L’Abbé, qui le transmit aux La Forest.

Le mariage de Marguerite de La Forest avec Christophe Dufrost, sieur de Breil-Samin, en Langan, et des Chapelles, en Irodouër, fit passer le manoir entre les mains des Dufrost. Ceux-ci étaient de fort ancienne noblesse : parmi les gens de Roger de Beaumanoir qui prirent part au combat des Trente, en 1351, il est fait mention d’un Dufrost, et l’on retrouve dans différents registres le nom des ancêtres de cette famille.

Le château de La Jemmerais était une superbe construction ornée de tourelles ; de magnifiques avenues de chênes séculaires l’encadraient. La chapelle, remarquable aussi, fut malheureusement détruite. Seules, la pierre sacrée et la cloche ont été conservées. En 1895, la révérende Mère Deschamps, alors Supérieure Générale des Sœurs Grises de Montréal, poussée par un sentiment vraiment filial, fit des démarches auprès de M. le curé de Médréac pour avoir ces deux reliques, seuls restes de l’antique manoir. Elle ne put obtenir tout ce qu’elle avait demandé ; mais, l’année suivante, la veille de la grande fête organisée à l’occasion de ses noces de diamant, la vénérable supérieure recevait la pierre sacrée, accompagnée des lignes suivantes de M. l’abbé Aubré, vicaire de Médréac : « Votre désir, Madame la Supérieure, va se réaliser en partie. Médréac et Montréal se partageront les souvenirs