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madame d’youville

manquer de tout, nous ne manquons jamais du nécessaire… »

Leurs sacrifices ne devaient pas rester sans récompense et le ciel voulut leur donner un témoignage de sa satisfaction en leur envoyant une postulante, Mlle Marguerite Connolly, fille d’un bourgeois de la Compagnie de la Baie d’Hudson et qui se trouvait être l’arrière-petite-nièce de la Vénérable fondatrice.[1] Cette heureuse circonstance leur parut d’un augure favorable pour le succès de leurs lointaines missions.

Malgré l’exiguïté du local, on ouvrit le noviciat de Saint-Boniface le 5 avril 1845 pour cette jeune fille de quatorze ans, remplie de ferveur et altérée de sacrifice. Peu de temps après, Mlles Wilhman et Cusson partaient de Montréal pour venir se dévouer à leur tour aux missions du Nord-Ouest et grossir le petit noviciat. Ces nouvelles recrues furent précieuses pour la communauté si peu nombreuse.

La Sœur Lagrave s’était tout à fait remise de son entorse et, sauf une légère claudication qui lui en était restée, elle n’en souffrait pas davantage. Elle se chargea de l’enseignement religieux à donner à distance et tout l’hiver elle montait en voiture, conduisant elle-même son cheval, et s’en allait à trois lieues enseigner le catéchisme et les prières aux enfants,

  1. La grand’mère de son père était la sœur de Mme d’Youville.