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madame d’youville

étant parties pour la chasse. Le jour même de notre arrivée, dans l’après-midi, Monseigneur nous conduisit chez les bourgeois de la Compagnie qui demeurent de l’autre côté de la rivière ; le lendemain, ces messieurs nous rendirent visite ; ils paraissaient satisfaits d’avoir fait notre connaissance, ils se proposent même de nous donner leurs filles pour les instruire. Depuis notre arrivée les visites ne manquent pas, tout le monde veut nous voir… Nous nous efforçons de nous montrer pour tous des amies et des mères… »

Les sœurs passèrent dix jours à l’évêché et, le 2 juillet, Monseigneur leur livra la maison qui leur était provisoirement destinée et qu’il avait fait bâtir en 1828. Elles y demeurèrent jusqu’en 1845. Leur mobilier, fort modeste, ne consistait qu’en quelques vieilles chaises et en quelques lits.

« Monseigneur nous a installées, » écrit Sœur Valade ; « c’est vraiment l’étable de Bethléem et, quoique Monseigneur l’ait fait nettoyer, il a été fort surpris qu’il fallait faire de la « propreté »… Il a fallu tout faire nous-mêmes, impossible de trouver des femmes pour ce travail.

« Nous avons commencé nos classes le 11 juillet ; nous suivons la méthode des frères, et les petites filles s’y soumettent. Monseigneur nous a demandé de nous charger des petits garçons, et je les ai confiés à ma Sœur Saint-Joseph. Sœur Lafrance est