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madame d’youville

le lendemain, 24 avril, à Dorval, qu’eut lieu la séparation définitive.

Le 25 avril, Mgr Provencher écrivait de l’Hôtel-Dieu à Mgr de Québec : « On vient de me dire que les sœurs missionnaires sont parties… La séparation a été pénible, mais le courage n’a pas manqué. Voilà une des choses les plus déchirantes pour des cœurs unis. Cette séparation est pour la vie, car ces bonnes sœurs n’ont plus d’espérance de revoir leur communauté. Elles seront seules pendant le voyage, elles n’auront pas de prêtre avec elles. »

L’indisposition de Mgr Provencher ne fut cependant pas de longue durée, et trois jours après, le 27 avril, il pouvait s’embarquer avec le gouverneur Simpson, qui l’emmenait dans son canot.

« Les marches du gouverneur étaient toujours extrêmement rapides, » dit l’abbé Dugas[1], » et au lieu de deux mois que prenaient les voyageurs ordinaires pour venir de Montréal à la Rivière-Rouge, il parcourait cette distance en trente jours. » En effet, Mgr Provencher fut rendu à Saint-Boniface le 31 mai, tandis que les religieuses n’y arrivèrent que le 21 juin.

Nous ne saurions mieux faire, pour raconter fidèlement ce pénible voyage des vaillantes missionnaires, que d’emprunter fréquemment au journal qu’elles ont tenu et aux lettres qu’elles ont écrites les diffé-

  1. Monseigneur Provencher, p. 225.