et c’est mon intention que vous le fassiez ; parlez tout bonnement de cela à votre bonne sœur supérieure, parce que vous avez besoin de reprendre ce que vous avez perdu par défaut de sommeil et de nourriture… Vous me dites, ma chère enfant, que les sacrifices ne manquent pas dans votre nouvelle mission… N’est-ce pas tant mieux ? Les sacrifices sont le bois qui entretient le feu de l’amour : combien donc ne devons-nous pas désirer qu’il s’en présente à toute heure, afin d’augmenter notre mérite et surtout notre amour, puisque notre amour pour Dieu pendant l’éternité sera proportionné à l’amour que nous aurons eu pour Lui pendant le temps de notre pèlerinage de la terre ! Demandez souvent pour vous et pour moi ce grand amour, et, comme personne n’a aimé notre Dieu comme sa bienheureuse Mère, la Très-Sainte-Vierge, demandez-le surtout par son intercession… »
Et toutes les novices avaient une part égale dans sa sollicitude maternelle ; elle avait compris, en acceptant la charge de les former, combien il allait falloir se sacrifier et se dépenser. Aussi a-t-on retrouvé après sa mort ces quelques lignes, échappées par hasard à la destruction générale qu’elle avait faite de tous ses écrits : « Le Vendredi-Saint, 18 avril 1851, mon divin Maître a daigné me charger de sa croix en me plaçant au noviciat comme sous-maîtresse. Le Mercredi-Saint, 23 mars 1858. Il a permis qu’on m’ait nommée conseillère. Je