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madame d’youville

comme une sainte ; il terminait en la proclamant la supérieure des supérieures de Ville-Marie !

Celle qui lui succéda écrivait à un des neveux de la Mère Coutlée : « La profonde douleur que j’ai sentie de la mort de notre chère mère, quoique attendue depuis le premier instant de sa maladie, m’a mise hors d’état de vous écrire moi-même, prévoyant que ce serait un coup de foudre pour vous, qui ne vous attendiez à rien moins qu’à cela. Je ressentais par avance la profondeur du coup que cette mort porterait dans votre cœur. Monsieur, si vous pleurez une bonne tante, nous pleurons une sainte mère que le laps du temps ne pourra effacer de ma mémoire. Ses vertus et ses bons exemples y seront toujours présents ; c’est une avocate que nous avons dans le ciel… »[1]

Et la même écrivait à M. Thavenet, en Europe, une lettre disant le deuil de la communauté et qui se terminait par ces lignes : « Il a fallu suivre notre mère comme je l’ai fait pendant sa maladie pour comprendre la grandeur des souffrances qu’elle a endurées, et cela sans se plaindre… Elle a été regrettée de tous ceux qui l’ont connue, et surtout des personnes qui composent cet Hôpital, dont elle a eu le gouvernement pendant vingt-neuf ans. »


  1. Lettre de la Mère Lemaire à M. Louis Coutlée, 23 juillet 1821.