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toute sorte qui lui fit accepter le soin des aliénés. Déjà Mme d’Youville avait commencé cette œuvre en recueillant quelques-uns de ces pauvres malades ; mais, en 1801, le gouvernement ayant fait à la Mère Coutlée la proposition de se charger de tous les aliénés, celle-ci l’accepta avec joie et les Sœurs Grises continuèrent à s’occuper d’eux jusqu’en 1844. Les malades qui leur restaient à cette époque furent alors envoyés à Québec.

Comme nous l’avons dit, la Mère Coutlée s’était appuyée sur les conseils de M. Roux, supérieur du Séminaire. Aidée par lui dans les moments difficiles, elle s’était sentie plus forte pour porter la lourde charge du gouvernement de l’Hôpital. M. Poncin, que M. Roux avait chargé de la direction spirituelle de la communauté et des pauvres, direction qu’il garda jusqu’à sa mort, contribua comme ses prédécesseurs à y maintenir l’esprit de la fondatrice. M. Poncin étant devenu très âgé, M. Chicoisneau fut chargé de le remplacer en 1811 et, à la mort de celui-ci, en 1818, la direction spirituelle des Sœurs Grises fut confiée à M. Sattin, qui s’acquitta de sa nouvelle fonction avec un grand zèle et porta à la communauté un intérêt vraiment paternel. Ce fut lui qui le premier eut la bonne pensée de recueillir des notes sur la fondatrice et d’écrire sa vie. Il profita de l’heureuse mémoire de la Mère Coutlée pour connaître tous les détails de cette vie si précieuse et les conserver à ses filles et à la postérité. Il dit, au commencement de