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madame d’youville

Une autre des compagnes de Mme d’Youville était la sœur Agathe Véronneau, que le ciel avait marquée comme première victime de la communauté naissante. En soignant les malades atteints de la petite vérole, en 1755, elle prit à son tour la terrible maladie, bientôt aggravée par le typhus. Son intelligence ne se remit jamais complètement de ce choc terrible ; cependant on put voir que, malgré cette atteinte, sa profonde piété et son grand amour de Dieu étaient restés intacts. Elle fut aussi toujours fidèle à la pratique de l’oraison. « Un jour, » dit M. Sattin, Mme d’Youville s’étant aperçue qu’elle n’était pas au réfectoire, elle fut inquiète et chargea une sœur d’aller à sa recherche. Celle-ci la trouva à la porte de la chapelle, à genoux et dans l’attitude de la prière. Que faites-vous donc ? dit la sœur tout étonnée. Je fais mon oraison, répondit-elle. Et sur quel sujet la faites-vous ? poursuivit l’autre. Sur l’amour de Dieu, reprit la bonne sœur. » Ses pieuses habitudes ne l’avaient pas quittée, comme ce trait nous le fait voir, et elle les conserva jusqu’à la fin de sa vie. Elle répétait sans cesse, la nuit même de sa mort : « Mon Dieu, je vous aime, » et ce fut en prononçant ces paroles qu’elle exhala le dernier soupir.


Marie-Antoinette Relle est décédée le 15 avril 1777, âgée de cinquante-cinq ans. M. Faillon écrit son nom Réelle ; mais elle a signé Relle à l’acte d’arrangement par lequel Mgr de Pontbriand, le gouverneur et l’in-