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madame d’youville

le 7 septembre 1880 comme infirme, atteste qu’à l’âge de trois ans il tomba et se fractura la jambe, au genou et à la hanche. Les médecins, en France et au Canada, jugèrent son cas incurable ; il ne pouvait marcher qu’avec une béquille. Il commença une neuvaine à Mme d’Youville le 16 décembre. Faisant sa première communion à la messe de minuit, il quitta sa béquille, se rendit sans appui à la Sainte-Table et en revint de même. Il se contenta ensuite d’une simple canne, dont il finit par se passer tout à fait, sauf pour les courses longues et fatigantes.

Une sœur de la communauté des Sœurs Grises de Montréal rend compte en ces termes de la conversion de son père, arrivée en 1884. Depuis plus de quarante ans, il n’avait pas fréquenté les sacrements. Marié à une protestante, il avait cependant fait baptiser ses enfants dans la religion catholique, sans la pratiquer lui-même. Sa fille n’avait rien épargné pour obtenir la conversion de son père : neuvaines à la Sainte-Vierge, à saint Joseph, à saint Jean, son patron, tout avait été mis en œuvre, lorsqu’en janvier 1884, ayant demandé à plusieurs de ses compagnes de s’unir à elle, elle commença une neuvaine à la Mère d’Youville. À la fin de la neuvaine, cet homme, jusqu’ici insensible aux sollicitations de sa fille, se laissa conduire au séminaire et se confessa. Il communiait le lendemain et venait dans l’après-midi assurer sa fille de son bonheur et lui enlever