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dans l’oraison et dans la conduite de ses filles ; grâces qui ont fait épanouir dans son âme les trois grandes vertus de la vie chrétienne, la foi, l’espérance et la charité, qui donnent à celle qui les possède comme un reflet anticipé du rayonnement glorieux de la béatitude éternelle.

Cette grande humilité de la Vénérable la rendait douce et simple dans toutes ses actions. On ne trouve nulle part dans sa vie la moindre singularité : tous ses écrits, tous les avis qu’elle a donnés se distinguent surtout par la simplicité et la modération. Et c’est par l’exemple, la plus éloquente des prédications, qu’elle s’est efforcée d’inspirer à ses filles les sentiments dont elle était elle-même pénétrée. Elle y a réussi et depuis un siècle l’esprit de simplicité, de dévouement et de sacrifice s’est si bien maintenu dans sa famille religieuse qu’aujourd’hui encore la mère peut, du haut du ciel, regarder avec complaisance celles qui perpétuent ses œuvres et les nommer ses vraies filles.

Par sa fidélité à correspondre à la grâce, Mme d’Youville a pu s’élever jusqu’à ces hauteurs d’où l’âme domine le monde et les tentations et, s’appuyant sur sa foi et son espérance, faire jaillir de son cœur cette charité sublime dont Pascal a dit : « Tous les corps, tous les esprits et toutes leurs productions ne valent pas le moindre mouvement de charité ! »