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madame d’youville

comme au temps de la fondatrice, non seulement les religieuses, mais les pauvres et même les employés de l’Hôpital trouvent ainsi le moyen de se dévouer et de contribuer, chacun selon ses talents et ses forces, à la vie et au fonctionnement de l’œuvre grandiose conçue dans le cœur de Mme d’Youville et si noblement continuée par ses filles.

Fidèle à remplir ses devoirs envers Dieu, Mme d’Youville mit toujours au premier rang tout ce qui se rapportait à son service et elle fut dévouée jusqu’à la mort aux engagements sacrés qu’elle avait contractés comme épouse de Jésus-Christ et servante des pauvres.

Malgré l’indifférence et l’abandon de son mari, elle ne cessa pas d’être bonne et prévenante pour lui et, après sa mort, elle travailla pour acquitter les dettes qu’il avait laissées et pour donner le bien-être à ses enfants.

La douceur, qui était le fond du caractère de Mme d’Youville, la rendait aimable pour tous ; cependant, cette douceur ne dégénéra jamais en mollesse et, quand la justice l’exigeait, elle savait se montrer sévère.

Les fautes publiques des sœurs ou des personnes qu’elle gouvernait étaient reprises publiquement ; si, au contraire, elle voulait obtenir une amélioration dans le caractère de quelqu’une, c’est en secret, et comme une mère, qu’elle lui indiquait ce qu’il fallait corriger.