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sans lutte : et c’est cette nature toujours vivante, quoique vaincue, qui fait la diversité dans les saints, et tant de variété dans leurs œuvres.

Aussi les hagiographes qui suppriment la nature, et qui ne nous montrent que l’action de la grâce ont-ils bien tort. Ils enlèvent à leurs récits ce qui les rendrait à la fois plus dramatiques, plus attachants et plus édifiants.

L’auteur du livre que nous avons sous les yeux n’appartient pas à cette école et ce n’est pas sa faute s’il n’a pu consacrer plus d’espace au récit des huit années de mariage de Madame d’Youville, de ses épreuves d’épouse et de mère, et des triomphes de sa vertu sur le monde et la nature : les documents manquent et l’histoire complète de cette époque de sa vie ne sera probablement jamais écrite.

Mais à partir de cette époque, je veux dire après la mort de M. d’Youville, l’histoire prend des développements plus satisfaisants.

Restée veuve à 28 ans, avec deux fils qui devinrent de saints prêtres, elle consacra le reste de sa vie aux bonnes œuvres ; et le récit que nous en fait l’auteur est aussi complet qu’il peut être.