Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/218

Cette page a été validée par deux contributeurs.
180
vie de

outils de charpentier tout près de lui et une croix suspendue au-dessus de sa tête.

Enfin Mme d’Youville avait aussi proposé un autre modèle à la dévotion de ses filles : c’étaient les saints anges, à qui elle leur demandait de ressembler. Elle leur disait que, leur vocation les mettant en contact constant avec les vieillards et les enfants confiés à leurs soins, elles devaient s’efforcer d’être les anges visibles de ces pauvres malheureux et devenir, comme les anges célestes, des aides, des protectrices, des consolatrices pour les conduire au ciel.

Si la foi de la Vénérable s’exprimait par ses différentes dévotions envers Dieu et ses saints, elle paraissait encore dans le respect et la soumission qu’elle eut toujours pour ses supérieurs, qu’elle considérait comme les représentants de Dieu sur la terre. Pleine de déférence pour les avis de M. de Lescoat et de M. Normant, soit pour la direction de son âme, soit pour ses œuvres, elle se faisait un devoir de ne rien entreprendre sans les consulter et sans en être approuvée.

Cette soumission s’étendait même au temporel, et, lorsque les circonstances lui parurent favorables pour l’achat de la seigneurie de Châteauguay, on a vu qu’elle n’avait rien voulu conclure avant le retour du supérieur de son Institut, M. Montgolfier, qui se trouvait alors en Europe.

Son respect pour l’évêque ne fut pas moins complet et, quoique accusée par lui de manquer de fran-