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Sœurs Grises de Montréal : « C’est avec une joie bien vive que j’ai appris par votre lettre la résolution de votre communauté d’entreprendre la cause de béatification de votre vénérée fondatrice, Mme d’Youville. Si l’on a déjà introduit en cour de Rome certaines autres causes qui intéressent beaucoup notre pays, celle-ci sera la première qui aura pour fin la glorification d’une de nos compatriotes.

« Votre pieuse fondatrice a aussi donné pendant sa vie l’exemple de si grandes et si nombreuses vertus, d’abord au milieu du monde et des soins d’une famille, et surtout dans l’établissement de votre Institut ; elle a laissé à ses filles spirituelles un si précieux héritage de tendre charité envers les malheureux de toutes sortes, de confiance entière en la divine Providence et de résignation à tous ses décrets, d’un esprit d’humilité, d’obéissance, de pénitence et d’union fraternelle : elle a été douée des dons si extraordinaires de multiplication des ressources de sa maison, de connaissance des cœurs et de prophétie ; sa mort a été accompagnée de circonstances si merveilleuses, que sa mémoire est restée en vénération dans le Canada tout entier.

« Votre Institut lui-même, fondé par elle au milieu de tant d’obstacles et d’épreuves, a eu des commencements si faibles et si pénibles qu’on ne peut envisager qu’avec étonnement son rapide développement. Non seulement il a prospéré dans la ville