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madame d’youville

quence, car la guerre devait nécessairement éclater avant peu.

En présence de ces préparatifs de l’Angleterre, la France fit embarquer trois mille hommes, dont deux bataillons seulement devaient rester à Louisbourg ; les autres étaient destinés au Canada.

L’avenir était sombre et menaçant, dit encore M. Garneau ; la rareté des vivres se faisait sentir dans tout le pays ; le manque de récoltes, parce que les Canadiens, employés à l’armée, ne pouvaient pas labourer les terres, la consommation considérable de grains faite pour nourrir les troupes, amenèrent bientôt la disette.[1]

Après la publication de la déclaration de guerre par l’Angleterre, le 17 mai, et celle de la France, le 16 juin, la mère-patrie se décida enfin à envoyer des vivres, de l’argent et des troupes au secours du Canada. Les troupes s’élevaient à douze mille hommes, sous le commandement général du marquis de Montcalm.

Ces secours cependant étaient insuffisants pour résister à l’Angleterre, qui donnait tout l’argent nécessaire pour continuer la guerre avec vigueur et qui avait alors sur pied une armée d’au moins 40000 hommes.

Dans la nuit du 12 au 13 septembre 1759, les Anglais débarquèrent dans l’anse du Foulon et, après

  1. Garneau, vol. 2, p. 242.