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avant la cession du pays à l’Angleterre, un revenu de vingt à vingt-cinq mille livres. Mais que de travail et que d’économie dans cette maison, dirigée par cette femme énergique qui ne négligeait rien de ce qui pouvait améliorer la condition de ses pauvres et de ses orphelins ! Elle savait tirer parti de tout : on l’a vue acheter du tabac pour le faire préparer et le revendre, faire extraire les pierres des carrières qu’elle possédait sur ses propriétés pour les exploiter, faire couper le bois de ses terres pour le vendre, et elle fit même construire un des premiers bateaux qui transportèrent les colons de l’île de Montréal à Longueuil. Toutes ces entreprises de Mme d’Youville ont été réalisées par son grand amour de Dieu et des pauvres. À la suite des Vincent de Paul et des Legras, la fondatrice des Sœurs de la Charité de Ville-Marie a accompli des œuvres qui sont autant de merveilles, devant lesquelles bien des entreprises philanthropiques pâlissent et s’effacent. Par sa prudence et son inépuisable charité, elle avait su gagner la confiance et l’admiration générales, car elle personnifiait véritablement les sublimes vertus de cette religion au nom de laquelle elle accomplissait toutes ces belles choses.