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madame d’youville

atteints de la petite vérole en 1755. En 1847, lorsque Montréal vit arriver dans son port une colonie de malheureux Irlandais atteints du typhus, le premier dévouement qui s’offrit à eux, avec celui des prêtres de la ville, fut celui des filles de Mme d’Youville. Certes, si la charité a été exercée d’une manière héroïque dans cette lamentable circonstance, c’est bien par ces anges consolatrices de la douleur. Plus de la moitié de la communauté fut atteinte de la terrible maladie, sept en moururent, et un instant la supérieure crut que Dieu allait lui demander le sacrifice de sa communauté tout entière. Cependant, deux ans après, le fléau ayant reparu, toutes les religieuses s’offrirent de nouveau pour retourner aux ambulances ! Nous aurons occasion, en relatant la fondation de l’Asile Saint-Patrice, de faire connaître à nos lecteurs les victimes d’élite que l’ange de la mort avait touchées de son aile et qui devaient dire à la ville entière comment sait s’offrir et mourir une fille de charité, tandis qu’elles donnaient à leurs sœurs le sublime honneur de compter chez elles sept martyres du devoir.

Lors de l’accident de chemin de fer arrivé à Belleville, Ontario, il y a quelques années, les Sœurs Grises volaient au secours des malheureux émigrants blessés et mutilés, et les soignaient avec un dévouement digne de leur vénérée fondatrice.

Et, plus récemment encore, n’ont-elles pas mis en pratique la recommandation de Mme d’Youville,