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madame d’youville

planter dans l’âme de ses filles l’esprit et la pratique des vertus religieuses et, dans ce but, elle ne négligea rien de ce qui pouvait les entretenir dans leur primitive ferveur. C’est pourquoi, désormais sans inquiétude sur le sort de sa communauté, qui avait reçu la sanction épiscopale, la fondatrice s’appliquera maintenant à former avec le plus grand soin celles qui désireront se joindre à elle dans ses œuvres de charité.

Mgr de Pontbriand avait nommé assistante la sœur Thaumur La Source, mais il n’avait pas pourvu au soin des novices. Jusqu’ici les saints exemples de la fondatrice et la ferveur de ses premières compagnes avaient servi de guide aux nouvelles vocations ; celles-ci devenant plus nombreuses, on décida de nommer une maîtresse des novices.

Le choix tomba sur la sœur Despins qui, ayant vécu pendant quatorze ans avec Mme d’Youville comme pensionnaire, devait être celle qui pourrait le mieux initier les novices aux vertus spéciales de leur état. Grâce à ces deux aides, à qui des tâches spéciales étaient assignées, l’esprit de la fondatrice allait, en quelque sorte, s’imprégner davantage dans toute son œuvre et s’y implanter à jamais.

La force d’une fondation ne dépend pas entièrement de la fondatrice, elle dépend aussi de celles qui l’aident. Entourée d’âmes fortes et viriles destinées à être les pierres fondamentales de son Institut,