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madame d’youville

de cette fondation, achetée par tant de travaux et de souffrances.

Certes la colonie avait été douée de nombre de ces œuvres admirables qui naissent partout sous le souffle de la religion. Les Récollets avaient leurs écoles, les Jésuites, leur collège ; Marie de l’Incarnation à Québec, Marguerite Bourgeoys à Montréal, avaient implanté dans le cœur d’autres femmes, d’autres vierges, le dévouement et l’esprit de sacrifice pour la grande et sainte œuvre de l’éducation chrétienne des filles. La duchesse d’Aiguillon, mettant au service de sa foi et de sa charité les dons de son immense fortune, avait obtenu pour la cité de Champlain une fondation d’Hospitalières de Dieppe, tandis que Jeanne Mance et Mme de la Peltrie, frayant un chemin aux trois religieuses désignées par les supérieures de La Flèche[1], avaient fondé l’Hôtel-Dieu à Ville-Marie. Ces vertueuses femmes avaient doté la colonie de ces deux maisons bénies, où tant de malades ont recouvré la santé et les forces, où tant de plaies ont été pansées et guéries, où tant de mourants ont expiré sur le cœur de leur Dieu et dans les bras maternels de ces « Hospitalières » sans rivales dans le monde entier !

Il ne manquait qu’une œuvre dans la ville de Maisonneuve : c’étaient les fils de M. Olier qui devaient la donner à la colonie ; mais c’est à une enfant du

  1. Les Mères Maër, de Bresolle et Maillot.