et sur lesquels on peut compter. Je vous prie de conférer de tout cela avec M. l’évêque. Mais, quel que soit le résultat de votre examen avec lui, vous diffèrerez, s’il vous plaît, l’exécution de votre ordonnance pour la vente de l’établissement jusqu’à nouvel ordre de Sa Majesté. Je dois même vous faire observer que votre ordonnance ne serait pas suffisante pour une aliénation de cette espèce, qui ne peut se faire que par autorité expresse du roi. »
Cette lettre du ministre, qui détruisait tous les plans de M. Bigot, l’obligea à remettre les choses comme il les avait trouvées à son arrivée dans la colonie : Mme d’Youville prit de nouveau possession des biens de l’Hôpital Général ; les religieuses de Québec durent y renoncer et renvoyer les meubles déjà transportés chez elles ; en un mot, le règlement provisoire de 1747 redevenait en pleine vigueur. Le ministre écrivit alors à M. Bigot et à M. Duquesne, successeur de M. de la Jonquière, exprimant le désir de confirmer Mme d’Youville dans sa direction de l’Hôpital Général et, par un arrêt en conseil du 12 mai 1752, le roi révoqua et annula l’ordonnance du 15 octobre 1750, et ordonna à l’évêque, au gouverneur et à l’intendant de faire un arrangement avec Mme d’Youville pour fixer les conditions auxquelles elle continuerait cette direction. Le traité fut conclu le 28 septembre suivant et Mme d’Youville s’engagea de nouveau, dit M. Faillon, à acquitter les dettes de l’hôpital, qui s’élevaient à près de quarante-neuf