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madame d’youville

pital, vous m’avez ordonné de tenir un registre de dépenses et de recettes, pour être en état de rendre mes comptes, et par le même acte vous m’avez autorisée à faire les réparations les plus urgentes, suivant l’état qui en serait dressé en présence du procureur du roi, par experts nommés à cette fin. Cela a été exécuté ; les experts ont fait leur procès-verbal des réparations nécessaires et urgentes ; celles que j’ai faites, Monsieur, y sont renfermées et ont été jugées nécessaires par les experts. Je les ai faites avec autorité et en conformité à vos ordres. Vous ne pouvez donc, en conscience, m’en refuser le paiement, n’ayant point excédé mes pouvoirs et n’ayant fait qu’une petite partie des réparations nécessaires et indispensables portées au procès-verbal que vous avez fait faire. Si, faute de faire ces réparations, j’avais laissé tomber les maisons et les granges et abandonné la culture des terres, vous m’auriez blâmée. J’ai fait, Monsieur, pour le mieux, sans vue d’intérêt particulier, mais uniquement pour le bien des pauvres. Si je n’ai pas la consolation de vous avoir contenté, ce n’est point par mauvaise volonté, c’est faute de capacités.

« Vous paraissez, Monsieur, me blâmer d’avoir reçu plus de pauvres qu’il n’y en avait quand je suis entrée à l’hôpital. Il est vrai qu’ils n’étaient qu’au nombre de quatre, dont un seul avait la demi-solde. Ils avaient bien de la peine à y vivre, et, depuis que j’y suis, leur nombre a passé trente, et ils ont eu leur nécessaire, non du produit des