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COMMENTAIRES SUR LE PROPHÈTE NAUM.

LIVRE UNIQUE.

PROLOGUE.


D’après les Septante, dans la série des douze Prophètes, Nahum se place après Jonas, parce qu’ils paraissent avoir prophétisé au sujet de la même ville, puisqu’il est écrit dans Jonas : « Le Seigneur adressa la parole à Jonas, fils d’Amathi, et lui dit : Levez-vous, allez dans Ninive la grande ville, et y prêchez ; » Jon. 1, 1-2 ; et que le début de Nahum est celui-ci : « Enlèvement de Ninive ; livre de la Vision de Nahum Elcéséen. » La prophétie de l’un et de l’autre roule donc sur Ninive, capitale des Assyriens, maintenant appelée Ninus. D’autre part, chez les Hébreux, après Jonas vient Michée, et celui-ci est suivi de Nahum, dont le nom veut dire « consolateur. » Les douze tribus, en effet, avaient été déjà conduites en captivité par les Assyriens, sous Ezéchias, roi de Juda, sous lequel a également lieu maintenant cette vision contre Nivine, pour la consolation du peuple exilé. Et ce n’était pas une petite consolation, tant pour ceux qui étaient déjà en servitude chez les Assyriens, que pour les autres, de la tribu de Juda et de Benjamin, sujets d’Ézéchias, qui étaient assiégés par ces mêmes ennemis, d’entendre annoncer que les Assyriens, à leur tour, seraient faits captifs par les Chaldéens, comme le démontrera la suite de ce livre. Il ne faut pas perdre de vue en outre, puisque Nivive traduite de l’hébreu en notre langue veut dire « belle d’apparence », et que telle est la beauté de ce monde ce qui lui a fait donner par les Grecs le nom de Cosmos, qui signifie aussi « ornement », que tout ce qui est dit ici contre Nivine, est prédit au figuré contre le monde. C’est pour ce motif