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un feu, et sa fausse mesure est pleine de colère. Puis-je ne pas condamner la balance injuste et le poids trompeur du sac ? C’est par ces moyens que les riches de cette ville sont remplis d’iniquité ; ses habitants usent de mensonge et leur langue est dans leur bouche comme un instrument de tromperie. C’est donc pour cela, c’est pour vos péchés, que j’ai commencé à vous frapper d’une plaie mortelle. Vous mangerez et vous ne serez point rassasiées, vous serez pénétrées de confusion ; vous prendrez entre vos bras les vôtres, et vous ne les sauverez point, et, si vous en sauvez quelques-uns, je les livrerai encore au tranchant de l’épée. Vous sèmerez et vous ne recueillerez point, vous presserez les olives et vous ne vous servirez point de l’huile, vous foulerez les raisins et vous n’en boirez point le vin. Vous avez gardé avec soin les ordonnances d’Amri, vous avez imité en toutes choses la maison d’Achab, et vous avez marché sur leurs traces. C’est pourquoi je vous abandonnerai à votre perte, je rendrai vos habitants un objet de raillerie, et vous serez couvertes de l’opprobre que mérite mon peuple rebelle. » Mic. 6, 9 et seqq. Les Septante : « Écoutez, tribu ; et qui donc ornera la ville ? Est-ce le feu et la maison de l’impie amassant des trésors de perversité, et l’iniquité avec l’injustice ? Je jure que je condamnerai celui dont la balance est injuste et le poids du sac trompeur, par où les impies de cette ville ont regorgé de richesses ; ses habitants ont parlé selon l’iniquité, et leur langue s’est enorgueillie dans leur bouche. Je vous ai donc accablée de tourments dans votre perte, à cause de vos péchés. Vous mangerez et vous ne serez point rassasiée ; je vous rejetterai sur vous-mème, et vous vous attacherez à tout moyen de salut, et vous ne vous sauverez point ; si quelques-uns se sauvent, ils seront encore livrés au glaive. Vous sèmerez et vous ne moissonnerez point, vous presserez l’olive et vous ne vous servirez pas de l’huile, vous foulerez le raisin et vous n’en boirez pas le vin. La dot de mon peuple sera perdue avec tout le travail de la maison d’Achab. Vous avez marché dans leurs volontés ; je vous livrerai donc à votre perte, vos habitants seront un objet de raillerie, et vous serez chargée des outrages des peuples. » Sur ce contexte, les Septante s’éloignent beaucoup du texte hébreu authentique : « Écoutez, tribu, et qui donc ornera la ville ? », etc, surtout au commencement. « La dot de mon peuple sera dissipée ; » au lieu de cela, et dans l’intérêt de la liaison des idées, j’ai mis : « Vous avez gardé les ordonnances d’Amri », bien que l’hébreu porte : « L’on a gardé les ordonnances d’Amri et toutes les œuvres de la maison d’Achab. » Si l’hébreu portait Ammi, les Septante eussent avec raison traduit par « de mon peuple ; » mais c’est là une erreur évidente, puisqu’il porte Amri, et qu’avec la lettre Res le mot ne veut pas dire peuple, mais est le nom du père d’Achab, dont le livre des Rois raconte l’histoire. 1 Ro. 14, 1 ss Au reste, le nom du fils suit de près celui du père : « Et toutes les œuvres de la maison d’Achab. » Revenons donc au début du contexte,