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diable avaient embrasé les cœurs des peuples, et toutes les nations, adultères à l’égard de Dieu, avaient des cœurs semblables à une fournaise ardente. Ose. 7, 1 ss. Aussi la rosée qui est tombée du Seigneur est-elle devenue la guérison des infirmes. Ce que nous lisons au sujet d’Ananias, d’Azarias et de Misaël, Dan. 3, 1 ss qu’un esprit de rosée éteignit la fournaise où sifflaient les flammes, appliquons-le à tout le genre humain, en ce sens que la doctrine des Apôtres a été, au milieu des nations, comme une rosée venant du Seigneur. Ce qui suit : « Comme des agneaux sur le gazon, en sorte qu’aucun d’eux ne soit rassemblé et ne soit parmi les enfants des hommes », nous l’entendons de ceux d’entre les Gentils qui n’ont pas voulu croire : les Apôtres et les restes de Jacob seront au-dessus d’eux comme des agneaux broutant le gazon et rasant l’herbe de leurs dents ; et ils agiront ainsi, afin que ceux qui n’avaient pas voulu être des anges, reçoivent la rosée spirituelle, mais ne soient point rassemblés avec les hommes formant la partie raisonnable du troupeau, et que cette parole leur soit appliquée : « Ils ne participent point aux travaux des hommes, et ils n’éprouveront point les fléaux auxquels les autres hommes sont exposés. » Psa. 72, 5.
Les restes de Jacob seront aussi au milieu des nations comme un lion au milieu des bestiaux dans les pacages, et comme un lionceau au milieu de troupeaux de brebis. C’est que lé Seigneur Jésus, au sujet de qui la Genèse a émis cette prophétie : « Juda, vous êtes un jeune lion. Vous vous êtes élevé, mon fils, de votre germe ; en vous reposant, vous vous êtes couché comme un lion et comme un lionceau ; » Gen. 49, 9 ; et le livre des Nombres : « Pour se reposer, il s’est couché comme un lion et comme un lionceau, et qui osera l’éveiller ? » Nom. 24, 9, donna à ses Apôtres, à qui il avait dit : « Allez, baptisez toutes les nations au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit », Mat. 28, 13, ce privilège que, de même que personne ne peut résister à un lion au milieu des bestiaux ni à un lionceau au milieu des brebis, de même, après avoir été délivrés des mains de l’Assyrien, des mains du diable, ils raviraient les bestiaux et les brebis, puisque le Seigneur sauvera les hommes et les bêtes, Psa. 35, 1 ss et qu’ils en feraient leur proie, non pour les mettre à mort, mais pour les mettre à part, c’est-à-dire les séparer des infidèles, sans que personne leur pût résister. Le lion et le lionceau vaguant ainsi au milieu des bestiaux et des brebis, la main de Dieu s’élève sur ceux qui causaient auparavant la tribulation ou de Dieu ou des restes d’Israël ; et tous les ennemis du Seigneur périront, non qu’ils soient anéantis et qu’ils cessent d’exister, mais parce qu’en eux périra leur inimitié contre Dieu. C’est ainsi que dans l’Épître aux Thessaloniciens : « Le Seigneur Jésus le mettra à mort avec le souffle de sa bouche », 2 Th. 2, 8, cette mort n’est pas l’anéantissement, elle est la cessation de la vie d’iniquité