compagne et l’épouse de votre alliance ; et elle est l’ouvrage du même auteur, et le reste de ton esprit. Et vous avez dit : Que cherche Dieu, si ce n’est la postérité ? Gardez bien votre esprit, et n’abandonnez pas l’épouse de votre jeunesse ; mais si, l’ayant en aversion, vous la renvoyez, dit le Seigneur Dieu d’Israël, l’impiété couvrira toutes vos pensées, dit le Seigneur tout-puissant ; aussi, veillez sur votre esprit et gardez-vous de la délaisser. » Donnons l’interprétation historique, et, en accompagnant chaque verset de quelques courtes réflexions, exposons ce que nous a appris la tradition des Hébreux. Les femmes israélites délaissées, voyant à leur place, dans le lit conjugal, des femmes étrangères, recouraient à la protection de Dieu seul, et prosternées, nuit et jour, devant l’autel du Seigneur, par leurs larmes, leurs gémissements et leurs sanglots, reprochaient à sa providence de ne point s’occuper des choses de la terre et de ne point soulager ses misères. C’est pour cela que Dieu dit que les sacrifices et les hosties des prêtres qui se sont ainsi conduits, il ne peut les accepter, empêché qu’il est par les pleurs et les plaintes de leurs épouses ; de plus, comme ils se demandent pourquoi il ne reçoit pas les sacrifices de leurs mains, il ajoute aussitôt : Parce que le Seigneur a été témoin entre vous et l’épouse de votre jeune âge, que vous avez méprisée, en disant : « C’est pour cela que l’homme laissera son père et sa mère et s’attachera à son épouse, et ils seront deux en une même chair ; » Gen. 2, 24 ; et aussi elle est appelée participante, et l’épouse de l’union et de l’alliance celle quia été formée par Dieu même de la côte de l’homme. Et le reste de son esprit, soit de Dieu, comme quelques-uns le pensent, soit du mari, comme d’autres le soupçonnent, en ce qu’en raison de l’affection, ils semblent n’être plus qu’une seule âme en deux âmes, unies d’esprit et associées de pensée. Comme ils ont été faits tous deux, homme et femme, par le même auteur, c’est en vue de la naissance des enfants que Dieu a fait l’union de l’un et de l’autre. Car, que cherche ce même Dieu si ce n’est sa race à lui, c’est-à-dire des fils issus de la souche israélite ? Puisque vous avez des compagnes dont le sein est fécond et que vous êtes heureux en enfants, pourquoi donc recherchez-vous dans vos épouses une beauté qui ne convient qu’aux courtisanes et non aux épouses ? Aussi Dieu leur commande par le prophète et leur dit : « Gardez votre esprit », pour n’être point entraînés par la passion et n’être pas séduits par l’amour des étrangères. « Et ne dédaignez pas l’épouse de votre jeune âge », pour que celle qui s’est liée à toi dans une virginale union persévère ainsi jusqu’à la vieillesse. Mais il pouvait se faire que princes, prêtres, lévites et peuple répondissent : Dieu nous à recommandé par Moïse de renvoyer nos femmes lorsqu’elles nous seraient en aversion. Et il faut lire : Vous me dites qu’il est écrit dans les Écritures : « Lorsque tu auras pris ton épouse en aversion, renvoie-la, dit le Seigneur Dieu d’Israël. » Deu. 24, 1. Et il répond aussitôt :
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