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ses frères, Maasia, Eléazar, Jarib et Godolia. Ils ont consenti à chasser leurs femmes et à offrir pour leur faute un bélier de leur troupeau. » Esd. 10, 18-19. à la fin du chapitre, après énumération faite de ceux qui avaient épousé des étrangères, l’Écriture ajoute : « Tous ceux-là avaient pris des épouses étrangères, et il y en eut parmi elles qui leur avaient donné des enfants.

Au retour donc de la captivité de Babylone, autant les prêtres que les lévites et le reste du peuple répudièrent leurs femmes de race israélite qui, trop faibles, en raison même de leur sexe, pour soutenir les privations, les rigueurs et la fatigue d’une trop longue route, se trouvaient brisées et atteintes d’infirmités corporelles ; ils avaient contracté mariage avec des étrangères, ou à la fleur de l’âge ou particulièrement belles, ou enfants de familles puissantes et riches. Esdras donc les reprend et invite ces coupables à répudier ces nouvelles épouses pour reprendre celles qu’ils avaient renvoyées : « Est-ce que, dit-il, Abraham n’est pas notre père à tous ? » « Jetez les yeux », dit Isaïe, « sur Abraham votre père, et sur Sara qui vous a engendrés ; il était seul et je l’ai appelé. » Isa. 2, 2. N’est-ce pas le même Dieu qui nous à créés, qui à choisi notre race issue d’Abraham ? Pourquoi donc dédaignons-nous nos premières épouses et repoussons-nous les hiles de nos frères, et délaissons-nous l’alliance de nos pères en ne prenant point nos femmes conformément à la loi. Judas a prévariqué, car c’est cette tribu qui était retournée de Babylone avec les prêtres et les lévites, et l’abomination a été dans Israël et dans Jérusalem. Gela n’avait point eu lieu dans les dix tribus qui étaient captives des Assyriens, mais seulement dans les rangs de ceux qui, sur l’ordre du roi Cyrus, étaient rentrés de Babylone sous Zorobabel, Esdras et Néhémie. « Parce que Juda a souillé la sanctification du Seigneur, qu’il aima, et qu’il a pris la fille d’un culte étranger », en mêlant, dans une alliance étrangère, le sang d’Israël et des gentils, c’est-à-dire en prenant pour épouses des hiles de païens, des adoratrices d’idoles. C’est parce qu’ils se sont conduits ainsi que le discours du prophète leur est adressé, et que, par les malédictions menaçantes, ils sont retirés de leur péché. « Que le Seigneur perde l’homme qui à fait cela. » Avec quel art admirable il laisse voirie pardon à la faute, il ne dit point : Que le Seigneur maudisse celui qui à fait cela, mais celui qui l’aurait fait, remettant la malédiction dans l’avenir pour provoquer les pécheurs à la pénitence. Qu’il soit docteur, est-il dit, ou disciple dans les tabernacles de Jacob, prêtre ou laïque, il sera frappé de la même malédiction, et il n’y aura pas de différence dans la peine, quand il y a parité dans les péchés. « Même celui qui offre un présent au Seigneur des armées ; » on sous-entend ; Que le Seigneur perde même celui qui