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suivent le sentiment que nous exposons dans ce moment le tournent par « grâce », comme pour dire qu’ils n’auront pas la grâce de servir à l’autel du Seigneur.

« Ma volonté n’est point en vous, dit le Seigneur des armées, et je ne recevrai point de présents de votre main, dit le Seigneur, car depuis le lever du soleil jusqu’au couchant, mon nom est grand parmi les nations, et l’on me sacrifie, et l’on offre en tout lieu à mon nom une oblation pure, parce que mon nom est grand parmi les nations, dit le Seigneur des armées. Et vous avez déshonoré ce nom en ce que vous dites : La table du Seigneur est devenue impure, et ce qui est placé dessus est méprisable, aussi bien que le feu qui le dévore. Et vous avez dit : Voilà le fruit de notre travail et vous le rendez digne de mépris, dit le Seigneur des armées, et vous avez apporté un fruit boiteux et malade de vos rapines, et vous l’avez apporté en présent. Est-ce que je recevrai cela de votre main, dit le Seigneur ? » Mal. 1, 10 et seqq. Les Septante : « Ma volonté n’est point en vous, dit le Seigneur tout-puissant, et je n’accepterai pas de sacrifice de vos mains, parce que, du lever du soleil jusqu’au coucher, mon nom est glorieux parmi les nations, et en tout lieu l’encens est offert à mon nom, ainsi qu’un sacrifice pur, parce que mou nom est grand parmi les nations, dit le Seigneur tout-puissant. Cependant vous l’avez souillé ce nom en ce que vous dites : La table du Seigneur est impure et les viandes qui sont placées dessus sont méprisées, et vous avez dit : ce sont celles de l’affliction, et vous le rendez digne de mépris, dit le Seigneur tout-puissant. Et vous apportiez des rapines, des hosties boiteuses et malades, et vous les offriez en sacrifice ; est-ce que je les accepterai de vos mains ? dit le Seigneur tout-puissant. »

Voici la règle à l’égard des Écritures : Là où se déroule très clairement la prophétie de l’avenir, ne l’affaiblissez point par l’interprétation allégorique toujours incertaine. Or, ici, le discours du Seigneur est spécialement à l’adresse des prêtres juifs qui offrent eu sacrifice des victimes aveugles, boiteuses et malades, afin qu’ils sachent qu’à leurs hosties de chair doivent succéder des victimes spirituelles ; ce ne sera point le sang des taureaux et des boucs qui lui sera offert, mais des parfums, c’est-à-dire les prières des saints, et non pas dans une seule province de l’univers, la Judée, mais qu’en tout lieu il lui sera présenté une oblation, non plus souillée