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auraient méprisé son nom, il découvre les causes de l’offense : Vous offrez, dit-il, sur mon autel un pain impur. Nous souillons le pain, c’est-à-dire le corps du Christ, quand nous nous approchons indignement de l’autel et que nous buvons avec des lèvres impures son sang très pur, et nous disons : La table du Seigneur est dans le mépris, non que quelqu’un ose le dire, et que ses sentiments impies il les formule d’une voix sacrilège, mais parce que les œuvres des pécheurs déshonorent la table de Dieu. Nous pouvons encore dire, d’une autre manière ; Un docteur de l’Église qui prépare le pain spirituel et le distribue aux peuples, si, en vue de la gloire humaine, ou des biens du siècle qui accompagnent la gloire, parlant aux peuples, il flatte les riches, honore les pécheurs et, selon saint Jacques, reçoit ceux qui viennent à lui avec des anneaux d’or, et repousse les saints pauvres, celui-là méprise le nom de Dieu, souille le pain de la doctrine et fait injure à D\eu lui-même, en pensant que la table de ses Écritures ne se distingue point des tables des idoles et de la doctrine du siècle.

« Si vous offrez en sacrifice une victime aveugle, n’est-ce pas un mal ? Et si elle est boiteuse et languissante, n’est-ce pas un mal ? Offrez-les à votre chef ; lui seront-elles agréables, et vous fera-t-il bon accueil ? dit le Seigneur des armées. » Mal. 1, 8. Les Septante : « Parce que si vous offrez une victime aveugle en sacrifice, n’est-ce pas un mal ? Et si elle est boiteuse ou languissante, n’est-ce pas un mal ? Présentez-les à votre chef, est-ce qu’il vous recevra, est-ce qu’il vous fera bon accueil ? dit le Seigneur tout-puissant. » Il est traité bien complètement, dans le Lévitique, des diverses victimes qu’on doit offrir ou ne point offrir. Lev. 21 et xxii. De retour donc de Babylone, les prêtres et les lévites, les portiers et chantres, les nathinéens et les serviteurs de Salomon, dont Esdras donne le catalogue, offraient à Dieu, quoique prohibées, des victimes aveugles, boiteuses et atteintes de maladies diverses ; Esd. 2, 1 ss ; c’est ce qu’on veut exprimer dans le seul mot : languissantes. Si vous offrez à votre chef, dit-il, des présents de cette espèce, ne les repousserait-il pas ? ne les prendrait-il pas pour une injure ? et vous osez offrir à Dieu ce que vous n’osez pas offrir aux hommes ? Il serait long maintenant de découvrir le symbolisme mystérieux de toutes les victimes : je parlerais seulement de celles dont est question dans le présent chapitre. Aveugle est la victime de l’âme qui n’est point éclairée de la lumière du Christ, et dont l’œil ne regarde point selon l’Évangile. Matth. 6. Boiteuse est la prière de celui qui porte à la prière une double pensée et s’entend dire avec le peuple Juif : Jusques à quand serez-vous boiteux des deux pieds ? » 2Sa. 18, 21. Et celle-là est languissante et accablée de toutes les infirmités, qui n’a pas la force du Christ Dieu, et la sagesse de Dieu. Ces sortes de prières qui sont dépourvues de la lumière de la