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faisant la différence du fils et du serviteur, réclame du fils la gloire et du serviteur la crainte : « La crainte du Seigneur est le commencement delà sagesse », Ecc. 1, 16, afin que nous passions de la crainte des esclaves à la gloire des enfants.

« À vous, ô prêtres, qui méprisez mon nom et qui avez dit : En quoi avons-nous méprisé votre nom ? Vous offrez sur mon autel un patin souillé et vous dîtes : En quoi vous avons-nous déshonoré ? En ce que vous dites, la table du Seigneur est dans le mépris. » Mal. 1, 7. Les Septante : « Vous prêtres, qui méprisez mon nom et avez dit : En quoi avons-nous méprisé votre nom ? Offrant à mon autel des pains souillés, vous avez dit : En quoi les avons-nous déshonorés ? En cela même que vous dites : La table du Seigneur est dans le mépris ÷ et ce qui a été déposé, vous l’avez dédaigné ÷ » Nous avons marqué d’un trait : « Et ce qui a été déposé, vous l’avez dédaigné, parce que ce n’est pas dans l’hébreu et que c’est ajouté de ce qui suit. C’est donc à vous, ô prêtres, qui méprisez mon nom, que ce discours s’adresse, vous qui, rentrés de Babylone, devriez, au souvenir de l’esclavage passé, être de toute votre âme convertis au Seigneur ; et non seulement ce n’est point ce que vous faites, mais à l’imitation de Caïn, n’ayant à l’égard de Dieu que d’orgueilleuses réponses, vous l’interrogez, lui à qui rien de caché n’échappe, et vous dites : « En quoi avons-nous méprisé votre nom ? » pour couvrir la blessure delà conscience par l’impudence de la dissimulation. Vous voulez donc savoir en quoi vous avez méprisé mon nom ? Vous offrez sur mon autel un pain impur ; ces pains de proposition que, d’après les traditions hébraïques, vous deviez semer vous-mêmes, couper vous-mêmes ; moudre vous-mêmes et faire cuire vous-mêmes, et à présent vous prenez les premiers venus, et répondant d’une voix téméraire, vous dites : « En quoi avons-nous déshonoré ces pains » ou « vous-même ? » Profaner les choses sacrées, c’est profaner celui à qui elles appartiennent à l’égard de ce qui suit : « En ce que vous dites, la table du Seigneur est dans le mépris », nous pouvons l’interpréter dans ce sens : que de retour de Babylone, le temple n’étant point encore rebâti, et habitant dans des cabanes et parmi les ruines de l’ancienne ville, ils avaient relevé seulement l’autel, mais sans lui donner l’éclat dont le premier avait brillé, et qu’ils estimaient la religion moins sainte, parce qu’ils n’avaient point eu le zèle de tout rebâtir.

Ce sont quelques traits jetés, sur lesquels nous allons baser une exposition spirituelle. Le discours divin gourmande les évêques, les prêtres et les diacres négligents, ou, parce que nous sommes une race sacerdotale et royale, tous ceux qui baptisés dans le Christ sont appelés du nom du Christ, parce qu’ils méprisent le nom de Dieu, et à ceux qui demandent en quoi ils