depuis ce jour et à l’avenir, depuis le vingt – quatre du neuvième mois, et depuis le jour que les fondements du temple du Seigneur ont été jetés, gravez tout dans vos cœurs. Y aura-t-il désormais d’aire sur la terre, y aura-t-il une vigne, un figuier, un grenadier, un olivier qui ne portent pas leur fruit ? Dès ce jour, je bénirai toutes choses. » J’ai remis sous vos yeux les maux que vous avez soufferts avant de commencer à construire mon temple ; maintenant, je vais vous annoncer les prospérités qui vous arriveront, parce que vous avez commencé à édifier mon temple. Considérez donc quelle sera l’abondance de toutes choses, à partir de ce vingt-quatrième jour du neuvième mois où les fondements du temple ont été jetés. Le neuvième mois est celui que nous appelons novembre ou décembre. Le premier mois chez les Hébreux est Nisan, appelé « mois du fruit nouveau », au temps où ils font la Pâque, c’est-à-dire, dès le commencement du printemps, et, selon le cours de la lune, souvent il prend une certaine partie du mois de mars, parfois il commence en avril. Si donc nous faisons correspondre nisan à avril, le neuvième mois, d’après la supputation des Hébreux, serait décembre. Le dixième mois répond donc à l’époque où les semences sont cachées dans la terre et où il n’est permis de former aucune conjecture sur la fécondité à venir.
Est-ce que la semence a déjà germé ? et, selon le terme plus expressif des Hébreux, est-elle dans sa follicule pour représenter la gousse du blé ? Est-ce que la vigne, le figuier, le grenadier, l’olivier ont fleuri, pour que par la fleur on comprenne le fruit ? Certes non ; car, comme nous l’avons dit, il n’y a pas, au mois de décembre, la plus légère marque de germinaison. Pour que vous ne disiez donc pas que c’est prudemment et après calcul que j’augure de vos récoltes et que je pressens des fleurs de vos arbres, et des fruits de vos moissons, la future abondance, voyez qu’il n’y en a point de trace, et cependant voilà que je vous prédis, à ma bénédiction, abondance de tous vos fruits, parce que vous avez commencé à bâtir mon temple. Ceci est dit d’après l’hébreu, car d’après les Septante le sens en est bien différent ; nous allons l’exposer d’abord selon la lettre, et continuer ensuite l’exposition tropologique. Gravez dans votre cœur le jour où vous avez posé les fondements du temple, regardez dans l’avenir, et vous verrez qu’il y aura tant de moissons, qu’il sera apporté de tous les champs tant de froment, que l’aire ne saura pas quel est le sien, soit qu’il n’y ait point d’aire particulière et que vu la quantité de moisson on joigne aire à aire et qu’on ne sache point où commence et finit chacune d’elles. La vigne aussi et le figuier et le grenadier et l’olivier, qui par votre faute ne portaient point de fruits, parce que vous n’aviez pas encore mis la main à la construction de mon temple, ploieront sous tant de raisins et de fruits que cette surprenante fécondité rendra