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J’ai déjà traité du vingt-quatrième jour et de la neuvième, année ; le nombre neuf, qui est ajouté ici pour le mois, n’est jamais pris en bonne part dans les Écritures. Le peuple immole la Pâque et célèbre les autres fêtes ; toute solennité se clôt au huitième jour, et n’atteint jamais le neuvième. Ceux qui préparent l’agneau pascal commencent à le préparer après le neuvième jour écoulé. Le jour de la propitiation et de l’expiation du septième mois se célèbre après le neuvième jour. Jérémie nous apprend, Jer. 19, 1 ss et 52, 1 ss, on peut s’en convaincre par la lecture, que Jérusalem fut assiégée par les Babyloniens la neuvième année. C’est donc parce que la prophétie traitait de l’impur été future du peuple, qu’à la seconde année de Darius a été joint le neuvième mois. D’autre part, comme l’occasion de la pénitence lui est accordée après la punition de son impureté, c’est le vingt-quatrième jour que la parole du Seigneur s’adresse au prophète Aggée, afin que, comme tenant la place du Seigneur, il adresse aux prêtres une question née de la loi.

Il est dit à Aggée : « Interrogez les prêtres sur la loi, en disant. » Il est donc du devoir du prêtre, remarquons-le, de répondre à quiconque l’interroge sur la loi. S’il est prêtre, qu’il sache la loi du Seigneur ; s’il l’ignore, il prononce lui-même qu’il n’est pas prêtre du Seigneur. Il est de la fonction du prêtre, répétons-le, de savoir là loi et de répondre aux questions sur la loi. Aussi lisons-nous dans le Deutéronome, Deu. 17, 1 seqq. que lorsqu’il s’élève une affaire difficile entre le sang et le sang, entre une cause et une cause, entre la lèpre et la lèpre, entre la contradiction et la contradiction, on doit s’adresser aux prêtres et aux lévites, et au pontife établi en ce temps-là, et les consulter sur la loi du Seigneur ; sur leur réponse, ce qu’ils ont ordonné doit être fait, et celui qui ne voudra pas obéir à leur commandement doit être exterminé du milieu du peuple de Dieu. Qu’on ne croie pas d’ailleurs que ces préceptes se trouvent dans l’ancien Testament seul : l’Apôtre écrit à Timothée que l’évêque doit être, non seulement irréprochable, marié une seule fois, sage, pudique, orné de vertus, hospitalier, mais aussi docteur. 1Ti. 3, 1 seqq. Et de peur de paraître avoir dit cela accidentellement, il demande à Tite la même précaution au sujet de l’ordination des prêtres : « Je vous ai laissé en Crète, afin que vous donniez ordre à tout ce qui reste à régler, et que vous établissiez des prêtres dans chaque ville, selon l’ordre que je vous ai donné ; choisissant celui qui sera irréprochable, qui n’aura été marié qu’une fois, dont les enfants seront fidèles, obéissants, et n’auront point été accusés de débauche. Car il faut que l’évêque soit irréprochable, comme étant le dispensateur de Dieu ; qu’il ne soit ni superbe, ni colère, ni violent, ni avide d’un gain sordide ; mais hospitalier, pudique, doux, juste, saint, tempérant, parlant des vérités de la foi, selon la doctrine reçue, afin qu’il soit capable de consoler selon cette saine doctrine, et de convaincre ceux qui la combattent. Car il y en a plusieurs qui ne veulent point