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fut adressée au prophète Aggée, et lui dit : Voici ce que dit le Seigneur des armées : Interrogez les prêtres sur la loi, en disant : Si un homme met des viandes sanctifiées clans les plis de son vêtement, et qu’il en touche du pain, ou de la viande, ou du vin, ou de l’huile, ou tout autre mets, ce qu’il aura touché sera-t-il sanctifié ? Non, lui répondirent les prêtres. Et Aggée reprit : Si un homme pour s’être approché d’un cadavre touche à quelqu’une de ces choses, sera-t-elle souillée ? Oui, répondirent les prêtres. Et Aggée leur dit : Ainsi est ce peuple, ainsi est cette nation devant ma face, dit le Seigneur ; ainsi toute œuvre de leurs mains, et tout ce qu’ils m’offrent ici sera souillé. » Agg. 2, 11 et seqq. Les Septante : « Le vingt-quatre du neuvième mois, la seconde année sous Darius, la parole du Seigneur fut adressée au prophète Aggée, disant : Voici ce que dit le Seigneur tout-puissant : Interrogez les prêtres sur la loi, en disant : Si un homme prend de la chair sainte dans le bord de son vêtement, et que le bord de son vêtement touche du pain, ou un aliment cuit, ou du vin, ou de l’huile, ou toute autre nourriture, l’objet touché sera-t-il sanctifié ? Non, répondirent les prêtres. Aggée dit alors : Si un homme impur pour avoir approché d’un cadavre touche quelqu’une de ces choses, sera-t-elle souillée ? Les prêtres répondirent : Elle le sera. Et Aggée reprit : Ainsi est ce peuple, ainsi cette nation devant moi, dit le Seigneur, ainsi toutes les œuvres de leurs mains. Et quiconque s’approchera de là sera souillé ; à cause de leurs œuvres matinales, ils seront pleins de douleur à la face de leurs malices, et ils reprendront dans des portes odorantes. » J’ai cité la version des Septante, parce qu’ils semblaient s’écarter de l’hébreu dans quelques mots ; quant à ceux de la fin : « A cause de leurs offrandes matinales, », etc, on ne les trouve ni dans l’hébreu, ni chez aucun interprète. Il est à remarquer qu’après ce début : « Le vingt-quatrième jour du neuvième mois, la seconde année », il n’est pas dit pour la troisième fois, comme plus haut : « La parole du Seigneur fut déposée aux mains du prophète Aggée ;» mais bien : « fut adressée au prophète Aggée. » Tout d’abord, parce qu’il progressait encore et que, ses œuvres seules étant pures, son cœur n’avait pas encore reçu la plénitude de la sagesse, ou parce qu’il habitait encore parmi ceux qui disaient : Le temps n’est pas encore venu de bâtir là maison du Seigneur », ce n’est que dans ses œuvres que se fait la parole du Seigneur ; mais à présent, parce que les fondements du temple sont déjà jetés, que le peuple est entré avec les princes dans la maison de Dieu, qu’il fait une œuvre digne du temple de Dieu, qu’il a entendu ce mystère : « J’ébranlerai toutes les nations, et le Désiré de toutes les nations viendra », et qu’il est tout plein de la prophétie, la parole du Seigneur s’adresse toute à Aggée.