il anéantira tous les dieux des nations de la terre, et il sera adoré par chaque homme dans chaque pays, par toutes les îles des nations. » Ce qu’à l’exception du prophète Daniel, qui a souvent les visions des quatre royaumes, et qui en expose les différences sous de nombreuses images, Dan. 8, 1 seqq. font Isaïe, Jérémie, Ézéchiel, qui, après la vision rie Juda, tournent la prophétie contre les autres nations qui sont autour de lui, leur annoncent, d’après le génie propre de chacune d’elles, ce qui doit leur arriver, et s’arrêtent longuement à les décrire, le prophète Sophonie le fait ici dans le même ordre, mais plus sommairement. Après les Philistins, contre lesquels a eu lieu la première menace : Gaza sera détruite, Ascalon changée en désert, Azot ruinée en plein midi et Accaron déracinée ; maintenant, la prophétie se déroule contre Moab et les enfants d’Ammon, et aussi, d’après les Septante, contre Damas, qu’Isaïe appelle Aram, Isa. 17, 1 seqq. parce que, fournissant des secours à Nabuchodonosor, ils ont dévasté. Juda, foulé aux pieds son sanctuaire, renversé son temple, et blasphémé le Seigneur, après avoir subjugué le peuple d’Israël. Or, Nabuchodonosor et les Chaldéens, après avoir ruiné les villes des Juifs, opprimèrent les autres peuples, et il en fut ainsi, afin que ceux qui avaient insulté le peuple de Dieu fussent eux-mèmes accablés des mêmes calamités, et qu’ils eussent pour compagnon d’esclavage Juda, qu’ils avaient eu le dessein d’avoir pour sujet. Ainsi, avant que vienne la captivité, sous Josias, encore roi, Jérusalem et le temple n’étant pas encore renversés, la prophétie est dirigée contre les insulteurs, afin qu’un jour les malheurs du peuple de Dieu fussent allégés par les maux des autres peuples. J’ai entendu, est-il dit, l’insulte de Moab, maintenant appelée Acropolis, et les blasphèmes des enfants d’Ain mon, appelée Philadelphie et la seconde ville de l’Arabie après Bosra, qui ont couvert d’outrages mon peuple, et, après avoir chassé les Juifs, ont agrandi leur royaume aux dépens du territoire des vaincus. Parce qu’ils m’ont blasphémé, et qu’ils ont insulté mon peuple, moi le Seigneur des armées, qui puis accomplir toutes mes menaces, et le Dieu d’Israël, qui souffre moi-môme de l’injure qui est adressée à mon peuple, je ferai que Moab deviendra comme Sodome et les enfants d’Ammon comme Gomorrhe. Qu’on lise les visions correspondantes dans Isaïe et dans Jérémie, et l’on y trouvera les mômes choses qui se lisent ici : « Leur terre ne sera plus qu’un tas d’épines sèches, que des monceaux de sel et une solitude éternelle. » Au lieu de cela, je ne sais ce qu’ont voulu dire les Septante dans cette, interprétation : « Damas sera détruite de fond en comble et abandonnée ; » à mon avis, l’ambiguïté du mot les a induits en erreur : sécheresse en hébreu se dit Mamasac,
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