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milieu du mur, et le ver dira cela du milieu du bois. » Aquila, en outre, diffère quelque peu de ma traduction ; il a mis : « Et la masse répondra du milieu du bois. » Ce que signifient ces interprétations, je vais le dire dans le commentaire de la version des Septante.

Les Septante remplace la menace « Malheur à », par la formule d’apostrophe ô. La parole prophétique s’adresse, soit au diable, soit à l’Antéchrist, soit aux hérétiques qui multiplient en leurs trésors une avarice criminelle. Leur avarice est qualifiée de criminelle, pour la distinguer de la bonne, comme est celle d’un docteur de l’Église que la multitude toujours croissante des sectateurs ne rassasie pas, et qui a d’autant plus de zélé pour la propagation de la vraie doctrine qu’il a plus de disciples. Malheur donc à celui qui multiplie autour de lui les fruits d’une avarice criminelle, en rassemblant des conciliabules d’iniquité pour sa maison, et qui place son nid aussi haut qu’il peut, dans l’espoir d’échapper à la main des maux. Et, en effet, tant le diable que l’Antéchrist et les hérétiques promettent à ceux qui recevront leurs enseignements, qu’ils posséderont un jour la félicité et le royaume des deux, et qu’ils seront à couvert des flammes de la géhenne. Mais, par cela même qu’ils font ces promesses, leur dessein ne pourra arriver à son accomplissement ; il sera un dessein tournant à la confusion et à l’ignominie de leur maison : quand l’issue même des événements, aura montré la fausseté de leurs promesses, il sera bien prouvé que leur conseil était un conseil de honte, et non pas le salut. Le docteur de mensonge, j’y insiste, a dévoré un grand nombre de peuples, et plus il en a entraînés à sa suite, plus il a péché contre son âme. Enfin, les pierres de son Église et le scarabée du milieu du bois crieront contre l’avarice de cet orgueilleux, parce que son langage persuasive a trompé toutes les nations. Par pierres, nous pouvons entendre les cœurs stupides de ceux qui croient aux doctrines des hérétiques, et par scarabée du bois, tout maître pervers qui, s’attribuant la prédication de la croix en vue d’un gain honteux, parle de l’abondance de son ventre. Car le ventre est le Dieu de ces gens-là, et ils font tout pour se rassasier de ces mets rares qui se réduisent en excréments – le scarabée vit au sein des excréments ; – ils ne prennent la croix que pour ériger en doctrine, avec leur langue de vipère, l’avarice et l’orgueil du diable, leur maître. Si l’on voit quelque hérétique débiter contre l’Église des inepties ayant l’apparente profondeur de mystères, et mettre la maison du diable au-dessus de celle de Jésus-Christ, on peut dire : « La pierre crie du milieu du mur, et le scarabée parle du milieu du bois. » J’ai lu quelque part que le scarabée doit s’entendre des hérétiques, parce que leurs doctrines sont semblables à du fumier. Aussi l’Apôtre dit-il qu’il