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de sauterelles qui couvre la terre et s’envole ensuite. Vos gardes sont comme les sauterelles, et vos petits enfants comme les petites sauterelles, qui s’arrêtent sur les haies quand le temps est froid ; mais lorsque le soleil est levé, elles s’envolent, et on ne reconnaît plus la place où elles étaient. » Nah. 3, 13 et seqq. Les Septante : « Votre peuple va devenir en vous semblable à des femmes. Les portes de votre terre seront ouvertes toutes grandes à vos ennemis, et le feu dévorera vos verroux. Puisez de l’eau pour le temps du siège et réparez vos remparts : entrez dans l’argile, foulez-la aux pieds avec de la paille et appliquez-vous à faire de la brique. Malgré cela, le feu vous dévorera, l’épée vous détruira et vous dévorera comme si vous étiez des sauterelles. Puisque vous vous engraissez comme les sauterelles, assemblez-vous comme elles. Vous avez, par votre trafic, amassé plus de trésors qu’il n’y a d’étoiles au ciel. » C’est encore à Ninive que s’adresse la prophétie : Il n’est pas surprenant que vos braves et vos guerriers, semblables aux premières figues, tombent, dès qu’on les secoue, dans la bouche qui les dévore, puisque votre peuple est efféminé et ne saurait résister h l’attaque. Vos portes seront ouvertes et laisseront une libre entrée aux ennemis dans la ville, après que le feu aura consumé les énormes verroux qui les fermaient. Puisez donc de l’eau, afin de n’en pas manquer pendant le siège ; fortifiez les tours, et faites des briques pour réparer les brèches de vos murs, parce que le siège est imminent. Lorsque vous aurez fait tout cela, vous serez dévoré par l’épée, comme l’herbe est dévorée parla sauterelle noire. Après vous être multipliés comme les insectes et vous être tous assemblés en foule comme les sauterelles, et après que vous aurez amassé plus de trésors qu’il n’y a d’astres au ciel, vous serez dispersés et mis en fuite, semblables à des sauterelles et à cette petite espèce de sauterelles appelées attelabes qui, dès que le soleil devient chaud, s’envolent sans qu’on puisse les retrouver. Telle est, en effet, la nature des sauterelles, que, plongées dans l’engourdissement par le temps froid, elles volent de toutes parts quand la chaleur se fait sentir. L’attelabe, qu’Aquila appelle significativement « rongeur », est une petite sauterelle qui tient le milieu entre la sauterelle et le bruchus ; ses ailes étant petites, elle sautille sans cesse et rampe plutôt qu’elle ne vole. C’est pour cela que partout où elle est née, elle ronge tout jusqu’au sol, parce que, tant que ses ailes n’ont pas grandi, elle ne peut pas s’en aller. Je viens, en suivant l’Écriture pas à pas et en dégageant de ses voiles la lettre du texte hébreu, d’en rendre l’intelligence plus facile au lecteur ; je vais maintenant, sur