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point ; que vos visages n’en portent point la trace, quoique l’affliction remplisse votre cœur ; n’allez point au-dehors, mais dans votre maison en destruction ; couvrez-vous de la poussière qui tombe de vos ruines. « Passez, maison de Saphir », ce qui en syriaque et en hébreu veut dire « belle. » Samarie, en effet, est dans le site le plus beau, et la plus fertile contrée de la Judée. On la montre encore. Il lui est donc dit : 0 toi qui habites la contrée la plus riche, parce que tu es couverte d’ignominie, passe, va-t’en en captivité, de façon qu’à cause do la grandeur de tes maux, pas un étranger voisin ne distingue ta voix. Ce qui suit : « Elle n’est pas sortie celle qui habite dans Senna », qui veut dire « sortie » ou, comme le rend Symmaque : « Elle n’est point sortie la maison de l’abondance », est dit de cette même Samarie qui est aux portes mêmes de la captivité, en Assyrie, et qui, au sortir de ses terres, touche le sol de ses ennemis. Il faut entendre habitation abondante dans le sens indiqué plus haut, d’habitation belle. Elle n’est point donc sortie de sa propre volonté, celle qui habite à la sortie ou dans l’abondance, mais elle a été traînée de force chez les Assyriens. Aussi serez-vous pour la maison voisine, celle qui est à vos côtés, ce que veut dire Azel, c’est-à-dire le royaume de Juda, une cause de gémissements. Sans doute elle est debout, quoique Samarie soit captive, et Dieu a été son défenseur, mais elle en éprouve une atteinte, et frappée de terreur, et affaiblie dans son bien, celle qui habite dans Maroth, c’est-à-dire dans l’amertume, ou comme traduit Symmaque : « L’habitation qui invite à l’amertume », en grec : Ἡ κατοικία ἠ παπαπικραἰνουσα et en hébreu IOSERETH MAROTH, car, à cause de la captivité des tribus voisines, le mal envoyé de Dieu touche aux portes de Jérusalem. Après avoir ravagé la Samarie, en effet, l’Assyrien vint jusqu’à Jérusalem, quand Rabsacès lui fut envoyé, l’insulte à la bouche, comme le livre des Rois et Isaïe le rapportent tout en long. 2 Ro. 18 ; Isa. 36. Il y est dit que le roi d’Assyrie aurait envoyé de Lachis à Jérusalem, et qu’après la prise de Lachis, il serait venu assiéger Lobna. Il viendra donc, ô Lachis, ô ville toute adonnée aux idoles, il viendra vers toi l’Assyrien, avec chars et cavaliers, parce que les crimes d’Israël ont été trouvés en toi et que tu as été le principe de l’idolâtrie pour Juda. C’est par toi que, comme par une porte, l’impiété des dix tribus a pénétré dans Jérusalem. Et ce ne sera pas seulement à Lachis que viendront le tumulte et les quadriges, mais aussi à Geth, métropole de la Palestine, dont j’avais dit plus haut : « N’en portez pas la nouvelle dans Geth. » L’Assyrien, en effet, enverra ses pillards, qu’il appelle ses émissaires, et s’emparera de la demeure de l’idolâtrie, de la ville du mensonge qui, dans l’usurpation, passa aux rois d’Israël. Ce qui suit : « Je vous amènerai encore